Yao

Groupes ethniques YaoHistoire d'un peuple méconnu, ils ne sont pourtant pas une légende. Remontons aux origines de ce peuple mystérieux.

Comme beaucoup d'histoires, celle des Yao commence par une légende, un conte qui court les montagnes du Sud-Est asiatique: il y a bien longtemps, en Chine, dans un somptueux palais, le roi Ping tournait en rond, dépité et furieux de voir son ennemi le plus menaçant lui tenir tête outrageusement. Pour parvenir à s'en débarrasser, il promit la main de sa fille au preux guerrier qui parviendrait à terrasser l'importun. Seul son animal familier Pan gu, une étrange créature mi-chien mi-dragon, parvint à réaliser ce prodige... Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants... douze pour être précis, six filles et six garçons. Cette descendance est à l'origine des clans yao, qui se définissent comme les fils du chien et de la princesse. Un curieux mélange qui symbolise pourtant le caractère particulier de l'histoire nomade de ces hommes.

En dépit d'une pauvreté des sources historiographiques, certains écrits du VIe siècle nous sont pourtant parvenus. Il a même fallu attendre les années 1950 pour que des ethnologues chinois appréhendent la diversité culturelle et linguistique qui caractérise ces peuplades. On sait aujourd'hui que ces nomades sont partis des régions centrales et septentrionales de la Chine, pour migrer au fil des siècles vers le Sud. Ils se sont d'abord installés dans la province orientale du Jiangsu, autour de la Ville de Nankin, pour finir par élire domicile dans les provinces de la Chine méridionale au XIVe siècle: Guangxi, Guangdong, Guizou, Hunan, Yunnan. C'est d'ailleurs là que la plupart d'entre eux résident actuellement.

Les divers clans yao se sont organisés en sociétés rurales traditionnelles, sans interconnections. Ils pratiquent une culture vivrière leur permettant de subsister, tout en respectant leurs traditions, la vénération des ancêtres à travers des rituels chamaniques, par exemple. Deux événements vont pourtant venir changer en profondeur leur mode de vie. D'une part la renaissance taoïste des XIIe et XIIIe siècles qui se propage dans tout l'empire. Les Yao vont en effet adopter la religion officielle en y incorporant une partie de leurs croyances ancestrales. De là naîtra la peinture sacrée yao et son panthéon syncrétique. D'autre part, l'octroi par l'empereur d'une Charte aménageant leur droit à s'établir dans leurs montagnes, à y circuler librement, et les exemptant de taxes et de conscription. Loin du raffinement des mandarins à la cour, où ils étaient considérés comme des paysans belliqueux, les Yao ont fait de ce document leur constitution officieuse et la base de leurs futurs rapports avec l'Etat.

Ce droit à la libre circulation, si ancré dans les mentalités, a été un facteur prépondérant de leurs différentes migrations dans l'Asie du Sud-Est. Leur mode de culture sur brûlis, les obligeant à abandonner les sols dégradés, conminoritée aussi à leur nomadisme. Dès le XVIIe siècle, on retrouve même certains Yao (les Dao) au Vietnam. L'anecdote veut que ces Dao aient eu recours au manuscrit de la Charte, copié et recopié pendant des siècles, pour revendiquer leur autonomie face au pouvoir colonial français. D'autres se sont fixé au Laos et en Birmanie à la fin du XIXe siècle.Groupes ethniques Yao

Les soubresauts de l'histoire du XXe siècle n'ont bien sûr pas épargné les Yao. Pendant la révolution culturelle, leurs peintures, envisagées par l'idéologie communiste sous l'aspect de la superstition, ont subi des autodafés systématiques. Au Laos et au Myanmar, ils éprouvent le joug des pouvoirs autoritaires en place, ainsi qu'en Thaïlande, qu'ils ont rejoint dans les années 1960-1970, forcés à l'exil par la guerre du Vietnam. Confinés dans des camps de réfugiés et considérés comme des citoyens de seconde zone, beaucoup d'entre eux choisissent l'exil en Europe ou aux Etats-Unis. C'est à l'avènement de l'ère Deng Xiaoping, celle de l'ouverture et des réformes, que leur situation va s'améliorer. Et dès 1984, la loi sur l'autonomie des régions, influencée par la critique postsocialiste de la période maoïste et les réflexions des ethnologues sur la meilleure manière de gouverner les principales minorités ethniques, leur confère l'administration de leurs régions.

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